Troubles tribaux dans l'État de Kassala au Soudan
Au Soudan, les violences
entre communautés Beni Amer et Hadendowa dans l'est du pays ne parviennent pas
à être jugulées. Mercredi, six personnes ont été tuées dans le port de Suakin,
au cours d'affrontements entre militants, suite au limogeage du gouverneur beni
amer par le Premier ministre Abdallah Hamdok. Depuis sa nomination, le
gouverneur n'était pas parvenu à rétablir la paix dans sa région.
Celui qui est désormais
l'ancien gouverneur de l'État de Kassala, Saleh Ammar, avait présenté une
initiative de paix, la semaine dernière. Le 8 octobre, il avait proposé une
rencontre entre les chefs tribaux les « nazirs » des
Beni Amer d'un côté et des Hadendowa de l'autre, deux communautés antagonistes
de la région qui s'affrontent régulièrement depuis sa nomination, le 22 juillet
dernier.
Mais son initiative est
restée lettre morte. Mardi, Saleh Ammar, incapable d'apaiser les tensions, a
donc été relevé de ses fonctions par Abdallah Hamdok. Et aussitôt, des Beni
Amer, communauté dont il fait partie, ont manifesté leur colère dans plusieurs
villes, dont Suakin, Kassala et Port-Soudan. Car aux yeux de leur
« nazir », ce limogeage est une « récompense » donnée aux
Hadendowas qui créent des troubles qu'il qualifie de « racistes » depuis la
nomination d'un Beni Amer au gouvernorat, une première dans l'histoire de la
région.
Cela dit, depuis un an, la situation est
tendue dans l'est du Soudan et la violence éclate au moindre incident. Cette
fois, la violence a été alimentée par un désaccord sur le texte signé entre Khartoum et les
groupes rebelles soudanais, à Juba, le 3 octobre. Les dirigeants
Hadendowas ne reconnaissent pas l'autorité des signataires représentant leur
région, car il sont Beni Amer.