Gestion de la crise sanitaire : la France en « position intermédiaire » face à la pandémie de Covid-19
Tirer des enseignements de la première vague pour pouvoir rectifier le tir à l’automne. C’est l’objectif que se donne le rapport d’étape présenté mardi 13 octobre par la mission sur l’évaluation de la gestion de la crise sanitaire due au Covid-19. Confiée il y a plus de trois mois par Emmanuel Macron à l’infectiologue et épidémiologiste suisse Didier Pittet, cette mission est chargée de fournir une analyse indépendante sur la manière dont l’exécutif français a fait face à l’épidémie. Ces premières préconisations arrivent au moment où la France commence à affronter la deuxième vague de l’épidémie, alors que les mesures de restriction se multiplient sur le territoire national pour tenter d’enrayer la propagation du virus. « On n’imaginait pas que les choses seraient si compliquées au moment du rapport d’étape, confie au Monde l’un des cinq membres de la mission, Raoul Briet, président de la première chambre de la Cour des comptes. C’est une matière inflammable. »
Alors que la France fait figure de mauvaise élève européenne depuis la rentrée en étant l’un des premiers pays où le virus a recommencé à circuler intensivement, « en matière d’excès de mortalité, la France occuperait une position intermédiaire par rapport à ses voisins européens », note le rapport. Cette comparaison des excès de mortalité prend en compte les variations saisonnières au cours des années précédentes (comme les morts causées par la grippe), ainsi que la structure démographique des différents pays.
Satisfecit global
Autre indicateur intéressant, créé par le groupe de recherche de la mission : le nombre de jours passés au-dessus du seuil de un décès de patient atteint de Covid-19 par million d’habitants. Cet indice « permet d’approcher à la fois la sévérité de la crise dans le pays donné et l’efficacité des politiques mises en place pour diminuer son impact », soulignent les auteurs. Quand les Etats-Unis s’enfoncent dans la crise et témoignent de leur manque de réactivité et d’efficacité dans la gestion de la vague épidémique, la France se place, là encore, en position intermédiaire, avec soixante-huit jours enregistrant plus de 66 morts causées par le Covid-19, contre trente-quatre jours avec plus de 8 morts pour l’Autriche ou quarante-quatre jours à plus de 83 morts pour l’Allemagne.