La Turquie avance ses pions dans la partie nord de Chypre
Cela fait 46 ans que des voix n’avaient pas résonné sur l’avenue Kennedy, dans la cité balnéaire de Varosha, dans l’est de l’île de Chypre. Une destination très prisée par ses habitants. Dans les années 1970, on la surnommait le Saint-Tropez de la Méditerranée, tant pour ses nuits endiablées que pour ses plages de rêves. Mais un soir de juillet 1974, au moment de l’invasion du quart nord de l’île par l’armée turque - après un coup d’État raté visant à permettre le rattachement à la Grèce -, les Chypriotes grecs furent contraints de fuir au plus vite, laissant tout derrière eux. Après une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, personne ne put pénétrer dans cette ville, devenue le symbole de la division de Chypre. Tout ou presque, y est resté figé, des immeubles fantômes ou en ruine, des chaussées défoncées jusqu’aux piles de vêtements qui jonchent le sol, signe du départ précipité.