Irak. Le gros coup de pression de Washington sur les autorités du pays
Le département d’État américain n’a pas rendu publique la retranscription de l’entretien, comme elle le fait habituellement quand son chef de la diplomatie téléphone à un responsable étranger. C’est dire si la visioconférence, le 20 septembre, entre Mike Pompeo et le président irakien Barham Salih, a été sensible.
Selon de nombreuses sources en Irak, Mike Pompeo a carrément annoncé au président Salih que Washington envisageait de fermer son ambassade à Bagdad. Le motif ? L’impuissance des autorités irakiennes à faire cesser les attaques visant la Zone verte
, cette partie fortifiée au cœur de la capitale irakienne, qui abrite institutions et missions diplomatiques, régulièrement visée par des tirs des milices chiites favorables à l’Iran.
Actuellement, le département d’État américain compte 500 personnes dans le pays ; l’armée environ 5 200 soldats, sans compter 6 500 personnels sous contrats, pas forcément américains.
80 sites menacés de bombardement
Mieux, ou plutôt pire pour les Irakiens, Mike Pompeo a transmis à cette occasion des centaines d’images satellite de 80 sites en Irak, que les Américains envisageraient de bombarder, après l’évacuation de leur ambassade. Parmi ces sites, se trouveraient les quartiers généraux secrets et des abris utilisés par Hadi al-Amiri et Qais Khazali, les dirigeants respectifs de l’Organisation Badr et Asaib Ahl al-Haq, mais aussi des bases du Kataeb Hezbollah, une formation qui a revendiqué plusieurs attaques aux missiles contre les troupes américaines.