Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Libye: Khalifa Haftar, son fils Saddam et le trafic d’or

dimanche 11/octobre/2020 - 10:34
La Reference
طباعة

L’avion privé du maréchal Khalifa Haftar a atterri à Istanbul à deux reprises en juillet dernier. Le Falcon 900 s’est aussi posé durant la même période à Abou Dhabi puis à l’aéroport privé émirati d’Al Batine, réservé aux hommes d’affaires. Ce jet privé attire l’attention des adeptes du « flight tracking » qui surveillent les vols en temps réel et en tracent leurs mouvements. Habituellement, cet aéronef est utilisé par le maréchal Khalifa Haftar, mais de plus en plus fréquemment, il sert à ses proches pour des trafics et du blanchiment d’argent. Cet épisode en Turquie intervient quelques semaines après celui du Venezuela où des proches de Haftar auraient échangé des dollars contre des lingots d’or.

PUBLICITÉ

Ce sont surtout les fils du maréchal, Khaled, Saddam, Al Siddik et une poignée d’officiers proches qui utilisent le Falcon pour mener à bien leurs affaires. Le but étant, selon plusieurs spécialistes, de « financer et préserver l’entité politico-militaire » instaurée par Khalifa Haftar à l’Est de la Libye.

« Activisme affairiste »

Que faisait donc l’avion privé de Khalifa Haftar en Turquie alors que le président Erdogan et le maréchal semblent être les pires ennemis ? Beaucoup dans l’est libyen pensent que cette connexion turque de la famille Haftar s’inscrit dans le cadre d’un « activisme affairiste » pour se procurer de l’argent liquide.

S’agit-il de la vente de l’or libyen ? L'hypothèse est largement partagée dans certains cercles à Benghazi.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Saddam Haftar est connu pour vendre des ferrailles et du pétrole d’une manière illégale à la Turquie. Selon un rapport du groupe d’expert de l’ONU, ce trafic lui avait rapporté 1,5 milliard de livres turques. Le fils de Khalifa Haftar avait même rencontré le chef du renseignement turc avant l’offensive de mai 2019 lancée pour s’emparer de Tripoli.

Banques émiraties

Ces troublantes connexions de proches de Haftar ne se limitent pas à la Turquie. L’or libyen serait aussi vendu par le biais de Saddam Haftar aux Émirats contre des armes, des mercenaires et des dollars. Les tractations bancaires de l’ANL passent par les comptes de Khaled et Saddam Haftar via des banques émiratis.

La Libye constitue la deuxième réserve d’or en Afrique. La chaîne de montagnes d'al-Owaynat, située à la frontière avec le Soudan et l’Égypte, forme un immense gisement.


"