Publié par CEMO Centre - Paris
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« Puissance régionale à l’ambition gargantuesque, la Turquie d’Erdogan se moque du Kremlin et de la Maison Blanche »

vendredi 09/octobre/2020 - 11:06
La Reference
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Chronique. Il n’a peur ni de Moscou ni de Washington. Imprévisible boutefeu de la scène internationale, le Turc Recep Tayyip Erdogan, appétit de géant et culot musclé, défie les grands de ce monde. Il illustre au Caucase une des réalités du moment : les poids moyens tiennent les poids lourds en respect.

Où est le leadership américain quand un des membres de l’OTAN, la Turquie, réveille, sans prévenir ses « alliés », le front de guerre du Haut-Karabakh ? Où est la prépondérance russe sur sa « zone d’influence » traditionnelle quand, appuyée par la Turquie, une ancienne République soviétique, l’Azerbaïdjan, en pilonne une autre, l’Arménie ? Puissance régionale à l’ambition gargantuesque, la Turquie d’Erdogan se moque du Kremlin comme de la Maison Blanche. De Vladimir Poutine comme du fiévreux Donald Trump.

Déclenchés le 27 septembre par l’Azerbaïdjan, les combats se poursuivaient cette semaine. Stepanakert, la « capitale » du Haut-Karabakh, enclave à majorité arménienne en territoire azéri, est chaque jour bombardée par les forces de Bakou. Le Haut-Karabakh, autoproclamé République indépendante, est appuyé par l’Arménie voisine – pour ne pas dire qu’il en fait partie. Dans les affrontements des années 1990, les forces arméniennes ont taillé alentour de l’enclave et, pour la protéger, des zones tampons d’où des dizaines de milliers d’Azéris ont été chassés par la force.

Moscou observe

Quel est l’objectif de Bakou ? Tenter de récupérer une partie du terrain cédé dans les combats du siècle passé ? Relancer une négociation internationale sur le statut du Karabakh ? Moscou observe, appelle au cessez-le-feu, bref, hésite sur la conduite à tenir. L’attaque azérie était préméditée, préparée à l’avance par des forces qui sont traditionnellement équipées par la Russie. Entre Bakou et Moscou, les liens sont sentimentaux aussi : le camarade « papa » Aliev, Heydar, père de l’actuel président azéri, Ilham Aliev, était membre du Politburo de l’URSS. Des liens ont été scellés, verre de vodka en main, en chantant L’Internationale. Ce n’est pas rien.


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