La lutte interconfessionnelle intensifie l’effondrement politique et sécuritaire au Burkina Faso
Nahla Abdel Muneim
Dans le cadre des conflits interconfessionnels au Burkina Faso, apparaît le nom du groupe Koglweogo formé en tant que mouvement d’opposition au terrorisme mais qui s’est transformé en groupe violent après la montée de l’activité des mouvements islamistes soutenus par al-Qaïda et Daech.
Le pays est victime de l’inexistence d’un pouvoir fort alors que les mercenaires se répandent, et que les courants terroristes se divisent en de nombreux groupes.
Un papier de recherche publié par le Centre américain James Town a indiqué que le groupe Koglweogo reconnu par le gouvernement et recevant des dons pour réaliser ses missions de maintien de la sécurité et d’aide aux autorités s’était transformé en front violent se vengeant du groupe al-Foulani à majorité musulmane.
L’étude indique que cette guerre interne va conduire à la détérioration de la situation sécuritaire et politique, car ce type de conflit suscite des haines ethniques qui nécessiteront des années pour disparaître.
Le spécialiste des mouvements extrémistes Ali Bakr affirme que la baisse des capacités sécuritaires des services de l’Etat va encourager la diffusion des groupes terroristes et l’augmentation des conflits internes.
C’est ainsi qu’il se pourrait que les groupes de défense de la sécurité comme Koglweogo se transforment en mercenaires défendant des objectifs politiques au profit des grandes puissances actives dans la région, comme l’indique Joanna Elbodo, secrétaire générale d’ACTS Burkina, qui est une association chrétienne à but non lucratif. Elle a exprimé ses craintes d’une transformation des groupes civils combattants en groupes politiques, mentionnant l’augmentation de la violence contre les chrétiens, avec des attaques contre les églises et l’expulsion de nombre de citoyens.