Publié par CEMO Centre - Paris
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Le Qatar finance-t-il le terrorisme ?

jeudi 01/octobre/2020 - 12:12
La Reference
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La question du financement du terrorisme est au cœur de la crise qui secoue la région du Golfe depuis le 5 juin. Dans l’oeil du cyclone, le Qatar fait l’objet ces dernières années de critiques pointant du doigt sa politique bienveillante envers les groupes sunnites radicaux, notamment Jabhat Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida

Depuis la série d’attentats qui a frappé plusieurs pays occidentaux à partir de janvier 2015, nombre d’analystes et de responsables politiques ont cru devoir attribuer la prolifération du terrorisme d’inspiration djihadiste au Qatar. Bien qu’elle même placée régulièrement sur la liste des suspects, l’Arabie saoudite a repris à son compte ce récit pour justifier l’embargo terrestre et aérien et les multiples sanctions mises en oeuvre contre son petit voisin.

Pour évaluer la juste pertinence de ces accusations, il faut d’abord rappeler que la cause fondatrice du chaos sur lequel s’est développée, en Irak, la première poussée djihadiste n’est autre que la militarisation de la diplomatie américaine survenue en réponse au 11-Septembre. Mais il ne faut pas moins éclairer ensuite les recoins du théâtre syrien qui a été, à partir de l’automne 2011, la seconde matrice de la nouvelle vague de radicalisation.

LA SYRIE, TERRE D’INCUBATION DE LA POUSSÉE RADICALE

Lancé dans la foulée des autres soulèvements arabes, le « printemps syrien » a, durant les six premiers mois, gardé une tonalité essentiellement pacifique. À partir de l’été 2011, la militarisation systématique par le régime de sa répression a conduit à la contre-militarisation d’une partie de son opposition. Dès l’hiver suivant, des pans entiers du territoire ont vu se développer des combats où artillerie lourde et aviation causaient des bilans effroyablement lourds. C’est dans le contexte de cette descente aux enfers que les pays du Golfe vont inscrire leur mobilisation.

Encouragées par leurs opinions et les milieux religieux de plus en plus sensibles à la brutalité de la répression, les pétromonarchies décident à l’été 2011 de rompre leurs relations avec Damas. Si le Qatar, dont l’émir achevait en 2011 la construction d’un monumental palais dans la banlieue de Damas et qui s’était activé en coulisses pour faire accepter à Bachar al-Assad l’option d’une prudente ouverture politique, abandonne un de ses précieux alliés, Riyad reste prudent jusqu’à la fin 2011, prônant aussi le compromis, mais voit ensuite d’un bon œil l’affaiblissement du plus puissant allié arabe de son rival iranien. Avec l’escalade de 2012, partout dans la péninsule, des voix s’élèvent pour donner aux coreligionnaires syriens les moyens de se libérer d’un pouvoir de plus en plus sanguinaire. En février 2012, le pas est officiellement franchi par le Premier ministre qatari Hamed Ben Jassem qui appelle sur Al-Jazira à des mesures concrètes pour « sauver le peuple syrien », parmi lesquelles il évoque directement « l’armement de l’opposition ».



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