Tunis et Alger réclament à nouveau une solution politique en Libye
Le ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum a réitéré lundi 28 septembre lors d'une visite officielle en Tunisie la position commune des deux pays en faveur d'une solution «politique», sans ingérence, au conflit libyen.
Sabri Boukadoum a rencontré son homologue tunisien Othman Jarandi, nommé début septembre, ainsi que le premier ministre Hichem Mechichi et le président tunisien Kais Saied. Ils ont évoqué une visite «prochaine» du président algérien Abdelmadjid Tebboune à Tunis, selon le communiqué de la présidence tunisienne. Boukadoum a indiqué à l'issue de ces rencontres qu'il avait été «convenu de poursuivre les efforts conjoints en vue d'une solution politique, loin des ingérences étrangères, à travers un dialogue global et constructif entre les Libyens eux-mêmes».
Il s'agit de la troisième visite de Sabri Boukadoum à Tunis depuis sa nomination en mars 2019. Alger, qui craint l'instabilité croissante à sa frontière, tente de relancer une médiation entre les camps rivaux en Libye dans un conflit qui menace la stabilité régionale sur fond d'implications étrangères croissantes.
La Libye est déchirée depuis 2015 entre deux pouvoirs, disposant chacun de soutiens étrangers: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par l'homme fort de l'Est, le maréchal Khalifa Haftar. Les autorités tunisiennes ont affiché dernièrement un front désuni mais observent traditionnellement une position neutre sur le conflit en Libye.