Les dernières grandes découvertes de l’Égypte ancienne
Le Caire, nid
d’archéologues : quelques 200 missions archéologiques œuvrent en Egypte, dont
35 sont françaises, réparties entre le delta du Nil, le Fayoum, la haute
Egypte, les déserts orientaux et occidentaux, les rives de la Mer Rouge.
Pandémie
oblige, c’est par ligne téléphonique, du Caire, que nous recevons Laurent
Coulon, directeur
de l’Institut Français d’Archéologie Orientale (l’IFOA), grande institution
archéologique qui fête ses 140 années d’existence.
Si
la période pharaonique semble omniprésente dans l’imaginaire collectif, bien
d’autres périodes sont les terrains de recherche des archéologues. L’un des
plus importants est, sans nul doute, la période pré-pharaonique qui met en
lumière la genèse de cette civilisation qui verra très tôt l’union politique de
deux entités : la haute et la basse Egypte, puis la naissance de l’Etat,
en marge de la Mésopotamie.
Le
site de Tell el-Samara, village vieux de 6300 ans est actuellement fouillé, de
même que celui d’Abu Rhawach, à huit kilomètres du Caire et menacé par
l’urbanisme de la mégalopole. Une vaste nécropole prédynastique y est fouillée,
datée de la période Nagada 3 soit la 1ère dynastie (environ 2950 avant notre
ère). Le site d'Abu Rhawach vient surtout de livrer une exceptionnelle barque
funéraire,
la plus ancienne actuellement découverte en Egypte.
Seules
onze pyramides, toutes à Saqqarah, possèdent les « fameux textes des
pyramides », objets de recherche depuis plus de cinquante ans. Très
nouveau la fouille d’une carrière d’albâtre de l’ancien Empire, à Hatnoub,
vient de révéler son système de halage en vue du transport d’énormes blocs,
tandis que l’incontournable site de Deir el Medineh, nous donne un bel aperçu
de la vie quotidienne des égyptiens sous les pharaons. Aujourd’hui, une
exceptionnelle momie de femme tatouée est actuellement
étudiée.
Le
programme « Sanctuaires osiriens de Karnak » se consacre la chapelle
dite « Osiris maître de l’éternité », une mission y fouille ses
fondations mais la restaure aussi. A partir du au 1er millénaire avant notre
ère, Osiris (et Isis) sont honorés dans tous les sanctuaires, y compris ceux
dont ils ne sont pas les divinités principales, et pour cause, le mythe
théologique veut que le Nil et Osiris fédèrent l’ensemble du territoire
égyptien. L’avènement de la personnalité d’Osiris au rang de dieu majeur est un
des phénomènes les plus marquants de l’histoire religieuse égyptienne. Est-il
bon de rappeler que le mythe théologique égyptien veut que l’ensemble du
territoire égyptien soit fédéré par le Nil et… Osiris !