Au Liban, l’initiative française bute sur les divisions communautaires
Lors de sa venue à Beyrouth, le 1er septembre,
Emmanuel Macron leur avait donné deux semaines. « C’est la
dernière chance de ce système », avait prévenu le président
français dans une interview au site
d’information américain Politico, en référence au cartel de partis qui contrôle le pays.
Leurs responsables avaient jusqu’au 15 septembre pour s’accorder sur la
composition du nouveau gouvernement, dirigé par Mustapha Adib, successeur
désigné d’Hassan Diab, dont le cabinet a démissionné à la suite de l’explosion
du 4 août au port de Beyrouth.
Ce délai, très serré dans un pays habitué à
se disputer pendant des mois sur la répartition des ministères, répondait à
l’état d’urgence absolu dans lequel se trouve le Liban après cette catastrophe,
qui a fait plus de 190 morts et 6 500 blessés. Il correspondait
à la première étape d’un calendrier de réformes impératives, sous patronage
tricolore, destinées à rapiécer un pays en lambeaux.
Trois semaines plus tard, aucun
gouvernement n’est en vue. Non seulement la classe politique libanaise a ignoré
la date butoir fixée par le président français, mais, profitant de la déprime
généralisée, ses dirigeants ont replongé dans les querelles de clocher dont ils
ont le secret. Après l’électrochoc du 4 août, les crispations
communautaires, source de l’immobilisme libanais, reviennent au galop. « Comme
les positions se sont durcies, il semble qu’il n’y ait aucune solution à un
horizon proche », a ainsi regretté le président, Michel Aoun, lors
d’une allocution télévisée diffusée lundi 21 septembre.