Soupçons de financement libyen. Décision cruciale attendue jeudi par le camp Sarkozy
L’enquête
sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy va-t-elle connaître
un coup d’arrêt ? La cour d’appel de Paris doit se prononcer jeudi 24 septembre
sur les
recours de l’ex-président et de ses proches qui
contestent la
validité des investigations lancées il y a huit ans dans ce
dossier.
Après
plusieurs reports, la chambre de l’instruction de la cour d’appel avait examiné
le 10 juin, à huis clos, les requêtes déposées par différents protagonistes de
cette affaire aux multiples ramifications.
Lors de l’audience en
juin, l’avocat général avait demandé le rejet de l’ensemble des recours, selon
des sources concordantes.
Un impact décisif
Les
décisions de la cour d’appel, attendues jeudi, pourraient avoir un impact
décisif sur la poursuite de cette information judiciaire ouverte en 2013 et
dirigée par les juges Aude Buresi et Marc Sommerer, depuis le départ en 2019 à
Nanterre de Serge Tournaire.
Celle-ci avait été
ouverte après la publication par Mediapart en 2012, dans l’entre-deux tours de
la présidentielle, d’un document censé prouver ce financement.
Témoignages de
dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations d’un
intermédiaire… Après sept ans de travail, les magistrats ont réuni une somme
d’indices troublants qui ont donné corps à la thèse d’un financement de la
campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime de
Kadhafi.
Vaste offensive procédurale
En
novembre 2016, l’homme d’affaires Ziad Takieddine, mis en examen dans cette
affaire et en fuite alors qu’il a été condamné en juin dans le volet financier
de l’affaire Karachi, avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007
cinq millions d’euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, et à
son directeur de cabinet Claude Guéant.