Libye : un gouvernement impuissant et des milices rivales
lundi 21/septembre/2020 - 05:45
Le chef du gouvernement d’union, Al-Sarraj, a nommé Imad Al-Trabelsi comme chef adjoint des services de renseignement libyens, et Muhammad Ba'ayo, comme chef de l’organisme libyen des médias, dans un geste interprété comme une tentative de maintenir l’équilibre entre les tripolitans et les mirsatiens après que ces derniers aient montré leur influence.
Le retour du ministre de l'Intérieur, Fathi Bashagha, à son poste au ministère de l’Intérieur a montré la forte influence des Misratis à Tripoli. Ils ont obligé Al-Sarraj à travers leurs démonstrations militaires et leurs pressions politiques à revenir sur sa décision de suspendre Bashagha qu’il avait accusé de ne pas pouvoir géré les manifestations qui ont eu lieu dans la capitale en août dernier, et qui a fait plusieurs morts.
Les manifestations ont cette fois-ci un caractère particulier. Certains manifestants ont demandé à utiliser les armes contre al-Sarraj, et certains comptes Facebook ont fait la même chose. Si les milices recourent aux armes pour régler leurs différends, la situation à Tripoli, qui est sous leur autorité, risque de s'aggraver.
Il s’agit là d’une lutte de pouvoir entre Al-Sarraj et les milices affiliées à Tripoli, d'une part, et les milices de Misrata d'autre part.
Les différents ont été exacerbées par le recours à des mercenaires syriens par les misratis, ce qui a incité les Tripolitains à les mettre en garde contre l’usage de ces mercenaires. L'écrivaine libyenne, Fatima Ghandour, affirme que la situation est devenue plus complexe en raison des conflits entre les milices présentes à Tripoli et soutenant le gouvernement d'accord national. Elle exclut que la Turquie intervienne pour résoudre le différend entre ses alliés, expliquant qu’Ankara fera preuve d'opportunisme jusqu'au bout dans le dossier libyen. La Turquie s’est toujours rangée au côté de la partie victorieuse sacrifiant l’autre partie.