Al-Khulaifi…l'architecte des affaires suspectes du Qatar, devant la justice suisse
dimanche 20/septembre/2020 - 08:11
Il y a trois ans, le parquet suisse a ouvert une enquête sur la corruption de l'homme d'affaires qatari, Nasser Al-Khulaifi, président du club français de Paris Saint-Germain et du groupe de médias « beIN». Le 14 septembre 2020, la première séance de son procès a eu lieu. Al-Khulaifi est devant la justice suisse pour des accusations liées à la vente et à l'exploitation de droits de diffusion télévisée pour les versions 2026 et 2030 de la Coupe du Monde de la FIFA.
La justice suisse avait annoncé que l'homme d'affaires qatari comparaîtrait devant le Tribunal pénal fédéral pour corruption cachée, ainsi que pour avoir incité l'ancien secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, à faciliter l'octroi au réseau BeiN des droits de retransmission des matchs de la Coupe du Monde exclusivement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en échange d’une villa en Sardaigne, en Italie.
Le nom « Al-Khulaifi » a également été évoqué dans un autre scandale de corruption, comme le révélait en juin 2019 le journal britannique The Guardian et le site français Media Part. Le scandal se rapporte à l'octroi de pots-de-vin à Papa Massata Diak fils de Lamine Diak, président de la Fédération internationale d'athlétisme.
Les e-mails révélés par le Guardian ont montré qu’une correspondance a eu lieu entre le premier ministre du Qatar, Khalid bin Khalifa bin Abdulaziz Al-Thani et Diak.
Suite à cette correspondance, la société Oryx Qatar Sports Investments, détenue par Nasser Al-Khulaifi, a transféré la somme de 3,5 millions de dollars sur le compte d'une société au Sénégal détenue par Papa Masata Diak. Pendant ce temps, Al-Obaidly Media Company a grandement bénéficié des droits de diffusion, en raison de ses liens avec Nasser Al-Khulaifi.
Sur le site d’opposition Web Qatarelix, Al-Khulaifi est décrit comme l'architecte des accords suspects du Qatar. Des documents confidentiels ont révélé comment le chef de BN Sports a organisé l’octroi d'une villa de luxe à l'ancien numéro 2 de la FIFA, signant un généreux contrat de transmission télévisuelle avec la Fédération.