Publié par CEMO Centre - Paris
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Entre Israéliens et Palestiniens, le Qatar joue sur plusieurs tableaux

jeudi 17/septembre/2020 - 11:30
La Reference
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Doha entretient de bonnes relations institutionnelles avec les ministères et institutions de l’État hébreu dans le cadre de son rôle de médiateur et de facilitateur entre ce dernier et le Hamas.

Parmi les pays du Golfe, il est celui qui paraît le plus éloigné d’une normalisation de ses relations avec Israël. Le message du Qatar est clair : pas de liens officiels avec l’État hébreu sans État palestinien. Une position qui va à contre-courant de la vague de changement qui traverse les pays du Golfe. Alors que les Émirats arabes unis et Bahreïn ont officiellement établi des relations diplomatiques avec Israël mardi, le locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, a indiqué que « cinq ou six pays » arabes devraient à leur tour signer des accords avec l’État hébreu. Les visites du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, et du conseiller et gendre du président américain, Jared Kushner, se sont d’ailleurs succédé le mois dernier dans la région avec pour objectif d’encourager les voisins d’Abou Dhabi à lui emboîter le pas. Si les rumeurs vont bon train sur Mascate, Khartoum ou encore Rabat comme prochains candidats à la normalisation, l’option a été balayée d’un revers de main par Doha. « Nous ne pensons pas que la normalisation était au cœur de ce conflit et, par conséquent, elle ne peut pas être la réponse », a déclaré Lolwah Alkhater, ministre adjointe qatarie des Affaires étrangères, lors d’un entretien accordé à l’agence américaine Bloomberg à la veille de la signature des « accords d’Abraham » (appellation donnée aux accords signés entre les Émirats et Bahreïn, et Israël, en référence au patriarche des trois religions monothéistes, NDLR) « Le cœur de ce conflit concerne les conditions dramatiques dans lesquelles vivent les Palestiniens » en tant que « peuple sans pays, vivant sous occupation », a-t-elle poursuivi.

Doha reste conforme à la ligne traditionnellement défendue par les pays de la région, cristallisée par l’Initiative de paix présentée en 2002 par le roi saoudien Abdallah, qui conditionne une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël à la création d’un État palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est et une solution viable pour les réfugiés palestiniens. Un discours réitéré cette semaine par le ministre qatari des Affaires étrangères Mohammad ben Abderrahman al-Thani, qui a estimé dans une interview accordée au Washington Post que le document offre « une base juste » pour des négociations, soulignant que le gouvernement israélien « n’a pas montré sa volonté de s’engager dans un dialogue constructif avec les Palestiniens ». « Les conditions ne sont actuellement pas remplies par Israël pour permettre la réalisation d’une concession à son égard. Pour le Qatar, cela doit aller dans les deux sens », remarque Andreas Krieg, professeur au King’s College de Londres.


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