Liban: Macron poursuit ses appels à la formation rapide d'un gouvernement
Emmanuel Macron continue d'appeler la classe politique libanaise à tenir ses engagements et à former rapidement un nouveau gouvernement capable de sortir le pays de sa plus grave crise depuis la guerre civile des années 1975-1990.
Lors d'une visite du chef de l'Etat français à Beyrouth le 1er septembre, après l'explosion meurtrière du 4 août dernier dans la capitale, les responsables libanais se sont engagés à former un gouvernement composé de techniciens dans les 15 jours, une échéance qui se rapproche ainsi à grands pas.
Selon une source officielle, le Premier ministre désigné Mustapha Adeeb devrait présenter dès lundi la composition de son gouvernement au président libanais Michel Aoun, des négociations qui demandaient dans le passé plusieurs mois en raison de la complexité des équilibres politiques à respecter.
"Le président (français) poursuit ses appels avec les différents acteurs politiques libanais comme il s'y était engagé", a-t-on déclaré à l'Elysée, sans donner plus de détails.
Emmanuel Macron s'est entretenu samedi par téléphone avec le président du parlement libanais Nabih Berri afin de tenter de lever un obstacle majeur concernant le titulaire du portefeuille des Finances, historiquement dévolu à un chiite, a indiqué un membre de la formation de Nabih Berri.
Ce dernier, qui dirige le mouvement Amal, un parti musulman chiite allié au puissant groupe du Hezbollah, a déclaré que sa formation était en désaccord avec la méthode du Premier ministre pour constituer le gouvernement et qu'il ne souhaitait pas y entrer dans ces conditions.
Il s'est dit en revanche toujours prêt à coopérer afin de restaurer la stabilité du pays.
Une aide internationale de plusieurs milliards de dollars a été promise au Liban en 2018, mais ces fonds restent bloqués dans l'attente d'un plan crédible de réformes structurelles.
Une "feuille de route" fixée par la France comporte une série de mesures visant à lutter contre la corruption endémique dans le pays et à restaurer la situation économique du Liban, ce qui passe notamment par une restructuration du secteur financier, alors que le cours de la livre est en chute libre, plongeant de nombreux Libanais dans la pauvreté.