Entre la Turquie et la France, le risque d'escalade est-il réel?
Monsieur
Macron, vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi.” Cet avertissement
n’a pas été lancé via facebooklive par un gilet jaune déçu
après une mobilisation ratée. Il émane du président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan qui s’exprimait, samedi 12 septembre, dans un discours télévisé
depuis Istanbul.
Une
déclaration, parmi d’autres de la même teneur, qui vient acter la dégradation
des relations entre Paris et Ankara. Depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron
affiche son soutien à la Grèce dans le conflit qui l’oppose à la Turquie à
propos de gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale; une zone
qu’Athènes estime relever de sa souveraineté.
Les
deux pays ont montré leurs muscles à coups de déclarations martiales, de
manœuvres militaires et d’envois de navires sur zone. La France a
elle-même déployé des navires de guerre et des avions de combat dans la région
-une initiative vivement dénoncée par le président turc- avant que la Grèce ne
commande 18 avions de combat Rafale, le fleuron de l’industrie militaire
française.
Cette
escalade verbale et militaire manifeste entre Paris et Ankara se joue sur fond
d’accusation mutuelle de déstabilisation. Mais pour quelles conséquences
réelles?
Échange de menaces
Plusieurs ministres français ont tenté de calmer le jeu
ce dimanche 13 septembre. Tout en affirmant ne pas vouloir “se laisser faire”,
le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes Clément Beaune a expliqué
au Parisien que le président turc devait “renoncer à sa stratégie de menace” pour
préférer la “logique de négociation.”