Démission du gouvernement intérimaire libyen
La demande de démission
présentée ce 13 septembre par le gouvernement intérimaire libyen d’Abdallah
al-Thani siégeant dans l'est de la Libye doit être prochainement soumise au
parlement, a annoncé le journal en ligne Al-Wasat.
Le
gouvernement intérimaire libyen d’Abdallah al-Thani siégeant dans l'est de la
Libye a présenté ce 13 septembre sa démission au président de la Chambre des
représentants du pays, Aguila Salah Issa, a fait savoir le journal en ligne
libyen Al-Wasat.
Plus
tôt dans la journée, le chef du parlement a convoqué une réunion d'urgence avec
la participation du Premier ministre, des ministres des blocs économique et
social, du chef de la Banque centrale et d'autres responsables pour évoquer les
problèmes de ces secteurs. Il était notamment question des pannes
d’électricité, ce qui a provoqué une vague de mécontentement.
Ainsi, des manifestations se sont tenues dans plusieurs
villes de l'est de la Libye, dont Benghazi, pour protester contre les coupures
d'électricité qui durent parfois plus de huit heures par jour, ainsi que contre
des prix élevés du carburant, de la nourriture et des produits de première
nécessité.
Des actions de
protestation ont également eu lieu le mois dernier dans la partie ouest du
pays, contrôlée par le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, y
compris à Tripoli.
Dans l’est du pays
Ce
dimanche 13 septembre, des manifestants ont mis le feu au siège du gouvernement
de Benghazi, provoquant d'importants dégâts matériels, selon une source de
sécurité.
«Aux premières heures de dimanche, un groupe de
manifestants a attaqué le bâtiment du conseil des ministres et l'a incendié
avant de prendre la fuite», a indiqué à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat,
une source du ministère de l'Intérieur du gouvernement installé dans l'est du
pays.
Les
policiers et les pompiers sont rapidement arrivés sur les lieux pour tenter de
maîtriser les flammes qui ont ravagé l'entrée principale de l'immeuble, selon
cette source.
À
Al Marj, à une centaine de kilomètres à l'est de Benghazi, des policiers ont
tiré à balles réelles pour disperser des manifestants qui ont forcé l'entrée de
la direction de la police de la ville. Au moins cinq personnes ont été
blessées, selon des témoins contactés par l'AFP et l'hôpital central de la
ville.
Le
ministère de l'Intérieur a exhorté les manifestants dans les villes de l'est à
«ne pas porter atteinte aux biens de l’État» et à «respecter le droit de manifester
pacifiquement», selon un communiqué dont l'AFP a reçu copie.
Un pays déchiré
La
Libye vit actuellement un conflit entre deux camps rivaux: celui du GNA,
reconnu par l’Onu, à l’ouest de la Libye, et celui de la Chambre des
représentants qui appuie le maréchal Khalifa Haftar à l’est du pays.
Les
groupes du maréchal bloquent les champs et ports pétroliers les plus importants
du pays pour réclamer une répartition équitable, selon eux, des recettes
pétrolières gérées par le GNA. Ce blocage a engendré plus de 9,6 milliards de
dollars (8,1 milliards d'euros) de pertes de revenus, selon les derniers chiffres
de la National Oil Corporation cités par l’AFP, et a exacerbé les pénuries
d'électricité et de carburants dans le pays.