Libye. Le siège du gouvernement parallèle à Benghazi incendié par des manifestants
Aux premières heures de dimanche, un
groupe de manifestants a attaqué le bâtiment du conseil des ministres et l’a
incendié avant de prendre la fuite, a indiqué à l’AFP une source du ministère
de l’Intérieur du gouvernement parallèle installé dans l’Est de la Libye sous le couvert de l’anonymat.
Les policiers et les pompiers sont
rapidement arrivés sur les lieux pour tenter de maîtriser les flammes qui ont
ravagé l’entrée principale de l’immeuble, selon cette source.
À al-Marj, une centaine de kilomètres à
l’est de Benghazi, des policiers ont tiré à balles réelles pour disperser des
manifestants qui ont forcé l’entrée de la direction de la police de la ville.
Au moins cinq personnes ont été blessées,
selon des témoins contactés par l’AFP et l’hôpital central de la ville.
Le ministère de l’Intérieur du gouvernement
parallèle a exhorté les manifestants dans les villes de l’Est à ne pas
porter atteinte aux biens de l’État et à respecter le droit de
manifester pacifiquement, selon un communiqué dont l’AFP a reçu copie.
Deux
pouvoirs rivaux
La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus
abondantes d’Afrique, est déchirée par un conflit entre deux pouvoirs rivaux :
le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli et
un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l’Est et une
partie du Sud.
Depuis janvier, des groupes pro-Haftar
bloquent les champs et ports pétroliers les plus importants du pays pour
réclamer une répartition équitable, selon eux, des recettes pétrolières gérées
par le GNA.
Ce blocage, qui a engendré plus de 9,6
milliards de dollars (8,1 milliards d’euros) de pertes de revenus, selon les
derniers chiffres de la Compagnie nationale du pétrole, a exacerbé les pénuries
d’électricité et de carburants dans le pays.
Il y a deux semaines, des centaines de
personnes avaient manifesté à Tripoli contre la corruption et les conditions de
vie difficiles dans leur ville qui a été, durant plus de 14 mois, la cible
d’une offensive militaire meurtrière du maréchal Haftar.
Les deux parties rivales ont annoncé le 22
août, séparément, un cessez-le-feu et des élections.