Grèce-Turquie : «L’Otan déploie une diplomatie en coulisses, peu visible, mais vigoureuse»
En «mort cérébrale» selon Emmanuel Macron,
l'Alliance atlantique parvient à jouer un rôle pacificateur entre Athènes et
Ankara qui en sont tous deux membres, et ce malgré le retrait américain,
explique la chercheuse Alexandra de Hoop Scheffer.
Directrice à Paris du German Marshall Fund of the United States, Alexandra
de Hoop Scheffer analyse le défi que représente pour l’Otan l’escalade entre
deux de ses membres, la Grèce et la Turquie.
Est-ce la première fois que les
tensions sont aussi fortes entre deux membres de l’Alliance atlantique ?
Lorsque la Grèce et la Turquie ont rejoint l’Otan
en 1952, elles l’ont fait sur la base du principe selon lequel l’adhésion
des deux pays à l’alliance contribuerait à pacifier leurs relations.
L’Otan se retrouve donc avec deux Etats membres qui sont officiellement
des alliés mais dont la suspicion mutuelle n’est jamais loin. Les tensions
entre la Grèce et la Turquie ne sont pas nouvelles. La nouveauté réside dans la
volonté des Etats-Unis de ne plus jouer les médiateurs.