La guerre des clans… Les luttes de pouvoir internes chez les Houthis
Ali Ragab
La ville de Saada (bastion du groupe des Houthis) a été
le théâtre d’accrochages violents entre des partisans du chef du groupe Abdel
Malek al-Houthi, et de l’un des hommes de la doctrine zaydite, le cheikh
Mohammad Abdel Azim al-Houthi, ce qui a provoqué la colère des Zaydites contre
les pratiques des milices houthies.
Mohammad Abdel Azim al-Houthi est l’un des opposants les
plus connus au groupe des Houthis depuis 2014, il a été chassé de Dahiyan au
nord de Saada, et sa maison détruite, du fait qu’il faisait concurrence à la
famille de Abdel Malek al-Houthi.
Selon lui, les conceptions religieuses des Houthis,
proches de l’imamisme et du « wilayat al-faqih » du fait de leur
relation étroite avec l’Iran, diffèrent de celles des Zaydites. Et en 2004, il
a émis une fatwa considérant le fait de combattre les Houthis comme une
obligation religieuse. Selon lui, ce sont « des brigands, des corrupteurs,
ils n’ont jamais construit une mosquée, ni une route, ni une école ».
Quant au chercheur yéménite Mohammad at-Taher, il
considère que les combats internes entre les milices houthies et Abdel Azim
al-Houthi représentent un conflit entre les extrémistes (Abdel Malek al-Houthi)
et les modérés (Abdel Azim al-Houthi). Et il exhorte la coalition à soutenir
rapidement Abdel Azim al-Houthi et l’aile opposée aux Houthis pour faire chuter
ces derniers, en prévenant que l’abandon de Abdel Azim al-Houthi représenterait
une seconde victoire pour les Houthis, car ce serait l’abandon de l’un de ses
opposants les plus farouches aux niveaux doctrinal et populaire.