Le travail humanitaire: le moyen pour la Turquie de financer les Frères de Mauritanie
Ali Ragab
Les Mauritaniens ont organisé des protestations massives devant l’ambassade de Turquie à Nouakchott.
Des rapports de presse mauritaniens ont révélé l’importance du financement turc aux Frères de Mauritanie. Un rapport secret des autorités mauritaniennes indique ainsi que la Turquie envoie chaque année plus de 2 millions de dollars à des associations caritatives de Mauritanie, sachant que 85% de la somme va à des organisations liées aux courants islamistes opposés au régime et adoptant la même idéologie que le Parti de la justice et du développement au pouvoir en Turquie.
Selon le rapport, ces organisations caritativesutilisent cet argent pour la propagande politique du Parti Tawassoul dans les campagnes et les quartiers pauvres de Nouakchott en leur fournissant les services de base.
Quant à la revue mauritanienne al-Badil, elle affirme que le Parti frériste reçoit régulièrement des financements de dizaines de millions de dollars, de la part d’organisations fréristes du Qatar et de Turquie.
Le rapport indique aussi que l’ambassade turque à Nouakchott supervise l’activité des organisations caritatives mauritaniennes en leur offrant des stages de formation en Turquie.
En novembre 2018, le gouvernement mauritanien a lancé une campagne de fermeture des organisations dépendant des Frères de Mauritanie, en affirmant que les enquêtes relatives au financement d’un centre scientifique et d’une université avaient révélé l’existence de « soupçons concernant le financement et les destinataires ».
Selon un rapport de Mahmoud Gamal Abdel Aal du Centre arabe de recherches, l’organisation des Frères contrôle d’énormes budgets liés à nombre de domaines commerciaux : l’investissement dans la production et la vente de médicaments, les stations d’essence, les magasins de vêtements et d’alimentation, les sociétés de vente et de location de voitures, ou encore les sociétés de change.
Notons qu’en 2019, les organisations fréristes « Al-Khayr lil tanmiya » et « Le Forum international de la jeunesse musulmane » ont été fermées, suite à la promulgation de la loi de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment de fonds.