Les peuples d’Afrique se révoltent contre les ingérences d’Ankara et les Mauritaniens refusent le soutien turc aux Frères
Mohammad Yousri
Des centaines de Mauritaniens se sont réunis vendredi 4 septembre dernier devant l’ambassade de Turquie à Nouakchott, pour condamner les interventions d’Ankara en Afrique, en particulier en Libye, en Mauritanie et en Tunisie et son soutien permanent au terrorisme et au groupe des Frères.
Les manifestants ont déclaré : « nous demandons l’arrêt immédiat et sans condition du pillage des richesses et de l’intervention dans les affaires intérieures des pays d’Afrique ».
La Turquie a commencé à chercher à imposer son influence en Mauritanie par le biais des œuvres caritatives et des aides.
Nouakchott avait autorisé l’ouverture des écoles « Burj al-ilm » dépendant du Mouvement du service dirigé par FethallahGulen en 2004, et les écoles « Gulen » sont restées le seul représentant de la diplomatie turque en Mauritanie jusqu’en 2011, année d’ouverture de la première ambassade de Turquie dans le pays.
En à la fin 2016, le gouvernement turc a adressé une demande à la Mauritanie de livrer nombre de partisans de Gulen accusés d’avoir participé au putsch manqué.
Et en janvier 2020, le Centre arabo-africain de développement en Mauritanie a organisé un colloque sous le titre « les interventions étrangères dans la nation arabe : l’exemple de l’intervention turque en Libye ».
Quant à l’analyste politique mauritanien Babah Ould al-Tarad, il a affirmé que les slogans de liberté étaient devenus un prétexte pour légitimer les interventions étrangères dans la région arabe.
Il a ajouté que ces interventions ne pouvaient être qualifiées que de « néocolonialisme » en allusion à l’intervention turque en Libye.
Quant au journaliste mauritanien al-Moustapha Mohammad al-Mukhtar, il a accusé l’organisation des Frères d’être responsable de l’intervention militaire turque en Libye.
Il a mentionné le danger des bras médiatiques justifiant l’intervention turque en Libye, et leur influence sur de nombreux jeunes.