Publié par CEMO Centre - Paris
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Sous le patronage des Emirats et de l’Egypte, L’accord de paix soudanais profite à la région

mercredi 02/septembre/2020 - 08:01
La Reference
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Nahla Abdel Muneim

 

Le gouvernement soudanais a annoncé le 31 août la signature à Juba d’un accord de paix historique avec le Front révolutionnaire, sous patronage émirato-égyptien, après des années de combats entre les groupes rebelles armés.

Notons que le Front révolutionnaire soudanais se compose de divers courants armés ayant participé à la signature de l’accord :

1) Le Mouvement de la justice et de l’égalité fondé en 2011 par Khalil Ibrahim, qui a aidé l’ex-président Omar al-Bachir à renverser le gouvernement élu en 1989. 
2) Le Mouvement de libération du Soudan dirigé par Abdel Wahid Nour, qui a été aidé par Muni Arko Mennawiavant qu’ils n’entrent en conflit. C’est le front de ce dernier qui a signé l’accord avec le gouvernement, tandis que le premier s’est abstenu.
3) Le Mouvement populaire de libération du Soudan qui combat au Cordofan du Sud et au Nil Bleu depuis la sécession du Sud-Soudan. Il s’est aussi divisé en deux ailes, la première dirigée par Malek Aqqar qui a signé l’accord, et la seconde par Abdel Aziz al-Helw qui s’en est abstenu.
4) Le Conseil révolutionnaire transitoire fondé en 2012 et dirigé par al-Hadi Idriss

Ces fronts ont fini par s’unir sous le nom de Front révolutionnaire, et avec la proclamation de l’indépendance du Sud-Soudan, ces fronts sont entrés en conflit avec le gouvernement pour créer un Etat démocratique.

Et après l’union de ces fronts et la signature de l’accord, le Soudan devrait cueillir les fruits du nouveau calme sécuritaire si les forces politiques respectent leurs engagements.

Quant à l’Egypte, elle devrait également y gagner, le Soudan étant un prolongement géographique et sécuritaire important pour elle, outre le fait que le rapprochement égypto-soudanais en collaboration avec le Front révolutionnaire soudanais devrait permettre de soutenir les positions égyptiennes sur nombre de dossiers africains importants, dont celui du Barrage éthiopien de la Renaissance.

Cette coopération égypto-émiratie devrait à son tour amener le calme dans la Mer Rouge, et faire échec aux convoitises turques relatives à l’île soudanaise de Suakin.  

 

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