Au Mali, « la nouvelle équipe ne dispose pas d’un blanc-seing et doit répondre aux demandes du peuple »
Les événements du 18 août, notamment marqués
par la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, par la
démission du président de la République, par la mise en place, par l’armée,
d’un Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui a annoncé une
transition politique civile, peuvent constituer l’orée d’une nouvelle ère pour
le Mali.
En effet, l’intervention militaire du
18 août, même sortant du cadre constitutionnel en vigueur, représente sans
doute aux yeux d’une très large majorité de la population malienne une chance
de remettre au centre du débat les réformes indispensables sans lesquelles le
pays risque de basculer durablement dans un précipice. Cela semble également
bien compris et soutenu par une grande partie des populations de l’Afrique de
l’Ouest.
Au plan national, les premières décisions –
absence de violence, condamnation des pillages, appel à la reprise des
activités dans l’administration et dans les entreprises publiques et privées –
sont un premier indice positif. Le lancement immédiat du processus de
reconstruction politique, à laquelle toutes les composantes de l’échiquier
politique et social sont conviées, en est un autre.
Au plan international, le respect des
accords internationaux passés, le souhait de coopération avec les institutions
régionales et internationales, la poursuite du partenariat avec toutes les
forces armées appuyant le Mali, constitue aussi un troisième indice positif.
Il faut espérer que ces bons points de départ et l’a priori bienveillant que de
nombreux Maliens accordent au CNSP conduiront tous les partenaires étrangers à
lui accorder un délai raisonnable pour faire la preuve de ses bonnes
intentions. Mais les défis qui attendent cette nouvelle équipe sont multiples.
Deux chantiers majeurs s’imposent, avec la même urgence.
Le premier est celui des actions à mener
immédiatement par une équipe gouvernementale de transition et dont on peut
citer au moins quatre éléments.