Publié par CEMO Centre - Paris
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Les intellectuels islamistes de Turquie ont renié leurs idéaux

lundi 31/août/2020 - 12:34
La Reference
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Désormais au pouvoir, les adeptes de l’islam politique, qui se présentait à la fin du XXe siècle comme une option authentique face à un modernisme importé et répressif, ont basculé dans le populisme et un hideux nationalisme musulman, estime le sociologue Mücahit Bilici.

Tout observateur attentif de la Turquie contemporaine conviendra qu’aujourd’hui les islamistes ne sont plus des intellectuels et que les intellectuels ne sont plus des islamistes. L’image emblématique de l’intellectuel islamiste qui montait au créneau dans tous les débats publics pour défendre la cause des opprimés appartient au passé.

La disparition relativement brutale des intellectuels islamistes de la vie publique en Turquie est l’histoire non d’un retrait silencieux, mais d’une chute spectaculaire. Et c’est en approchant d’un peu trop près le pouvoir qu’ils se sont brûlé les ailes.

Les tenants optimistes de l’islamisme, comme ses détracteurs circonspects, nourrissaient la même idée : à savoir que l’islamisme revêtait un caractère typiquement identitaire et s’accordait à admettre l’existence d’une certaine vision musulmane du monde.

Les islamistes assimilaient fièrement cette singularité imaginaire à leur identité, tandis que les chercheurs sur le monde musulman mettaient en garde contre les dangers politiques de cette différence culturelle radicale. Mais l’antagonisme de ces deux clans n’a aucunement entamé leur conviction commune que l’islam avait quelque chose de particulier à offrir.

D’abord un rejet du modernisme occidental

Les intellectuels islamistes se sont engouffrés dans la brèche structurelle que leur a offerte le virage postmoderne de la pensée occidentale, par lequel la culpabilité coloniale européenne a érigé même sans aucun fondement des revendications

                                                  


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