Les changements climatiques et leur impact sur l’extention du terrorisme en Afrique de l'Ouest
Les changements climatiques et leur
impact sur l’extention du terrorisme en Afrique de l'Ouest
Mohammed Al-Dabouli
La plupart des études sur le terrorisme
réalisées au cours des cinq dernières années, attribuent le phénomène
terroriste à plusieurs facteurs, comme la rigidité du discours religieux, la pauvreté
et la marginalisation sociale. Cependant, dernièrement, des études ont
fait le lien entre le phénomène terroriste et certains facteurs non
conventionnels comme les changements climatiques, l'insécurité alimentaire,
et les pénuries d’eau surtout en Afrique et au Moyen-Orient. Au cours des deux dernières décennies, des
voix se sont élevées mettant en garde contre les risques des changements
climatiques, des émissions à effet de serre et de l'utilisation par les pays
industrialisés de combustibles fossiles qui polluent l'environnement. Ces phénomènes pourraient engendrer des
pénuries alimentaires, de graves sécheresses et des inondations
dévastatrices. Mais certains chercheurs affirment qu’ils peuvent aussi
accentuer le phénomène terroriste, et facvoriser l'émergence de groupes
terroristes extrémistes. Les impacts négatifs du climat sur le
pâturage et l'agriculture se répercuteront imanuqablement sur la situation
sociale, qui sera plus propice à la violence et au terrorisme. Les vagues
sécheresse et la désertification pousseront des millions de personnes à
quitter les zones touchées à la recheche de zones plus riches en ressources
naturelles. 1,6 milliard de personnes souffrent aujourd’hui de la rareté de
l’eau dans le monde, et ce chiffre passera à 2,8 milliards d’ici 2025. Le lac Tchad est un exemple frappant de ces
évolutions. Les organisations terroristes à proximité du lac comme Bokoharam
à titre d’exemple ont fait leur apparition en raison de l'appauvrissement
généralisé causé par les changements climatiques. Ces changements ont asséché
la majeure partie du lac, qui permet à des millions de personnes de se
nourrir au Nigeria, au Tchad et au Cameroun. L'extrême pauvreté dans la
région du lac Tchad a favorisé l’émergence de Bokoharam qui a remplacé l'Etat
pour combler les besoins essentiels des citoyens : nourriture, emplois
etc. On peut conclure que les changements
climatiques ont favorisé les conflits sanglants en Afrique, en aggravant le
phénomène de la malnutrition. Un phénomène mis à profit par les groupes
extrémistes qui dépeignant les guerres ethniques comme une sorte de jihad
dans le sentier de Dieu.
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