Armée de la justice, l’organisation qui dérange l'Iran
Ali Rajab
Les gardiens de la
révolution iranienne ont annoncé vendredi 28 Septembre 2018, l'assassinat du
mollah Hashim Lancry, le numéro 2 de l’armée de la justice baloutche, lors
d'une opération militaire à la frontière entre l'Iran et le Pakistan. Le
conflit entre les gardiens de la révolution iraniens et l’armée de la justice
remonte au début du nouveau millénaire. Tout en reconnaissant la mort de Hashim
Mohammed Hashim, l’armée de la justice a affirmé sur Twitter qu’elle
poursuivrait le jihad contre le régime iranien.
Les l’armée de la
Justice, fondée en 2012, fait partie du mouvement nationaliste sunnite baltouche.
Les baltouches avaient un grand Etat sous l'Emirat de Qalat, avant qu’il ne
soit démentelé par l'occupation britannique. Son territoire est aujourd’hui
réparti entre le Pakistan, l'Iran et l'Afghanistan. Les baltouches vivent dans
la province de Sistan Baloutchistan sud de l'Iran, une zone d’environ 70 mille
miles carrés. La plupart adoptent l'école sunnite hanafite.
Les sunnites
baloutches – au nombre de 5 millions - sont soumis à la persécution
sectaire du régime iranien.
L'armée de la
justice est dirigée par deux personnes : Abdelrahim Mollazadeh, surnommé
Salah al-Din Farouqi, émir du mouvement, né en 1979 dans la province du
Baloutchistan, et le mollah Omar Darakhchan. L’armée de la justice est source
de nuisances pour les gardiens de la révolution et les services de sécurité
iraniens, qui font l’objet d’attaques réguulières dans les provinces de Sistan
et du Baloutchistan depuis 2012. L’Iran accuse les Etats-unis, certains pays du
Golfe et le Pakistan de financer l’Armée de justice qu’il a classée
organisation terroriste.
« La présence
de mouvements armés est tout à fait normal à la lumière de la politique de
terreur et de persécution pratiquée par le régime de Téhéran. C’est une
réaction à la dictature perse et régime des mollahs», affirme le chef du comité
exécutif pour le rétablissement de la légitimité à Al-Ahwaz, le Dr Aref
Al-Kaabi. Il conclut dans des déclarations à Al-Marje’ : « Les Baloutches souffrent de la
marginalisation et de la discrimination. Le régime iranien portent contre eux
des accusations montées de toutes pièces selon lesquelles ils sont des
terroristes et des Takfiris. C’est d’ailleurs l’accusation que le régime
iranien utilise contre les baloutches, les Ahwazis ou les Kurdes ».