Le Tour de France à l’heure du coronavirus, rendez-vous en terre inconnue
Jamais plongeon dans l’inconnu n’aura paru
aussi familier. Nice, sa promenade des Anglais, sa côte et son arrière-pays, le
Tour de France connaît la carte postale. Pour la 37e fois, la
cité des Anges accueille le gratin du cyclisme mondial, samedi 29 août,
avec le départ de la 107e édition. Mais cette année, le peloton
s’engage sur une route à l’issue incertaine. Une terra incognita.
Jeudi, les Alpes-Maritimes ont été placées
en zone rouge, signe d’une « circulation active » du
Covid-19, comme vingt autres départements désormais en alerte. Difficile dans
ces conditions de lancer le départ d’une course cycliste à travers
l’Hexagone. « Seule la guerre mondiale a, à deux reprises, empêché
le déroulement du Tour », rappelait le directeur de l’épreuve,
Christian Prudhomme, au Monde au début de l’été.
Un «
sport à haut risque de diffusion »
La crainte de voir la pandémie mondiale
empêcher la tenue de la Grande Boucle était réelle. Décalé de deux mois, ce
Tour « pas comme les autres », selon son directeur, part
sur le fil du rasoir. Du côté des organisateurs, c’est le branle-bas de combat
pour élaborer un règlement à même de mener la caravane à bon port,
jusqu’aux Champs-Elysées.
Si les essais de l’UEFA (football) et de la
NBA (basket) d’enfermer leurs joueurs dans des « bulles » semblent
avoir été concluants, comment en maintenir l’étanchéité dans un événement, par
définition, itinérant ?
« Le sport cycliste est à haut risque
de diffusion du coronavirus – nombreux déplacements, vie en groupe, fréquence
des hébergements dans des hôtels, expositions aux contraintes climatiques,
intensité des efforts »,
expose le professeur Xavier Bigard, directeur médical de l’Union cycliste
internationale (UCI).