Les musulmans ouïghours exploitées par les extrémistes
Shaima Hafezy
Les ouïgours
habitent la région Est du Turkistan rattachée à la Chine depuis 1949. Selon les
statistiques officielles, il y aurait 30 millions de citoyens musulmans en
Chine, dont 23 millions d’Ouïghours. Cependant, des rapports non officiels font
état d’environ 100 millions de musulmans, soit près de 9,5% de la population
chinoise.
Les Nations Unies
ont appelé le gouvernement chinois à libérer les Ouïghours détenus dans des
camps antiterroristes.
La Chine a pour sa
part nié les arrestations massives, mais a reconnu que certains extrémistes
religieux étaient détenus à des fins de rééducation et de réadaptation. Le
gouvernement accuse les militants islamistes et les séparatistes de fomenter
des troubles dans la région. La Chine impose également des restrictions
importantes sur la pratique du culte musulman.
Les origines des
Ouïghours remontent aux populations turques. Ils se considèrent ethniquement et
culturellement proches de l'Asie centrale. Certains ouïghours ont intégré des
groupes armés comme Al-Qaïda. Ils exigent l'indépendance de la province de
Xinjiang, suscitant une réaction violente du gouvernement chinois.
Certain musulmans
chinois ont rejoint des groupes islamistes comme les Frères musulmans et les
salafistes Takfiris.
Les Ouïghours et
le terrorisme
Une étude
intitulée « La salafisme chinois et ses descendants djihadistes» souligne
que les événements ont pris une nouvelle tournure au Turkistan après la
fondation au Pakistan du mouvement islamique du Turkistan oriental en septembre
1997 par Hasan Mahsum et son adjoint Abdel Qadir Oobakan. Mahsum a établi des
liens officiels avec les talibans afghans et Al-Qaïda, et le Mouvement a
bénéficié des infrastructures des Talibans.
Mahsum qui
détenait un passeport afghan a rencontré le chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden
en 1999. Les talibans afghans ont fondé un village consacré aux ouïghours à
Jalal-Abad, et Al-Qaïda leurs a créé un camps d’entrainement à Tora Bora. Dans
la seconde moitié des années 90 du siècle dernier, les combattants du mouvement
ont rejoint la brigade 055 d’Al-Qaïda qui se battait contre l'Alliance du nord
de Xinjiang.
En plus de ces contacts directs avec
les jihadistes d'Al-Qaïda, un certain nombre d’Ouïghours et d’autres minorités
ethniques en Chine, ont basculé dans le terrorisme pendant leur détention,
surtout durant la seconde moitié des années 90 du siècle dernier, et à travers
les contacts avec les migrants Ouïghours et avec Al-Qaïda et les talibans.