Libye. Le ministre de l’intérieur suspendu après des heurts lors de manifestations
Le chef du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a décidé vendredi 28 août de suspendre
provisoirement le ministre de l’Intérieur, après les incidents survenus lors de
manifestations pacifiques à Tripoli la semaine dernière, où plusieurs
manifestants ont été blessés.
« Le ministre de
l’Intérieur, Fathi Bachagha est suspendu provisoirement » et répondra à une « enquête
administrative » sur « ses déclarations concernant les
manifestations et les incidents survenus à Tripoli et dans d’autres villes »,
selon une décision du GNA.
Des centaines de Libyens ont
manifesté cette semaine pendant plusieurs jours à Tripoli, siège du GNA -
reconnu par l’ONU et qui s’oppose au maréchal Khalifa Haftar,
homme fort de l’Est -,
contre la corruption et la détérioration de leurs conditions de
vie.
Selon la décision, M.
Bachagha sera interrogé sur « les autorisations et les permis
délivrés » aux manifestants, les mesures de sécurité que son ministère
a fournies pour protéger les manifestants mais aussi « les violations
commises ».
Tir à balles
réelles
Dès dimanche, des hommes
armés ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants, blessant
plusieurs d’entre eux alors que d’autres ont été arrêtés.
Ces incidents se sont répétés
lundi et mercredi.
Selon l’ONG Amnesty
International mercredi, au moins six personnes ont été enlevées dans un
quartier de Tripoli tenu par une milice opérant sous l’autorité du ministère de
l’Intérieur du GNA, et d’autres blessées par des tirs à balles réelles.
Privés des services les plus
basiques dans leur vie quotidienne, les Libyens sont épuisés par des années de
conflits depuis la fin de la dictature de Mouammar Kadhafi en 2011.
Bien que les manifestations
soient encadrées par les forces de l’ordre, des hommes armés ont ouvert le feu
sur des « manifestants pacifiques mercredi soir […], tirant à balles
réelles au hasard », avait indiqué M. Bachagha dans un communiqué jeudi.
Le ministre a accusé ces
groupes armés d’avoir « enlevé et séquestré » des manifestants
pacifiques, les menaçant de « recourir à la force pour protéger les
civils ».