Israël : l’accord avec les Emirats est un succès personnel pour Benyamin Nétanyahou
Benyamin Nétanyahou peut triompher. Le
premier ministre israélien revendique à bon droit avoir été l’architecte de
l’accord annoncé le 13 août avec les Emirats arabes unis, qui s’apprêtent
à reconnaître Israël, après l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994.
Cette percée scelle dix ans d’efforts personnels, entrepris en dépit des mises
en garde de ses rivaux politiques et d’une partie de la hiérarchie sécuritaire
israélienne.
« Pour
la première fois en un quart de siècle, nous avons fait une paix qui n’est pas
basée sur des concessions et retraits israéliens », a estimé dimanche 16 août le premier ministre,
dans le quotidien de droite Israel Hayom. M. Nétanyahou a beau
jeu de moquer ses adversaires, « qui disaient encore il y a
quelques jours qu’aucun pays arabe ne conclurait officiellement la paix avec
nous, tant que nous n’aurions pas résolu le conflit avec les
Palestiniens ».
A la
fois plus et moins qu’un traité de paix
Cette entente conclue sans concessions à
Ramallah, en contradiction avec une position arabe commune établie
en 2002, est à la fois plus et moins qu’un traité de paix. L’Egypte et la
Jordanie n’ont établi qu’une « paix froide » avec leur voisin,
contraints par des opinions publiques hostiles. Mais les Emirats n’ont pas ces
réserves. Ils entretiennent depuis des années des relations de renseignement
avec Israël. Ils envisagent désormais une alliance inédite, faite de puissance
militaire et technologique, de capitaux financiers et de ressources
énergétiques. Censé contrecarrer l’influence de l’Iran et de la
Turquie au Proche-orient, cet accord a vocation à s’étendre : Oman et le
Bahreïn l’ont rapidement salué, tout comme l’Arabie saoudite le 19 août,
quoique avec plus de réserve.