La Turquie très discrète après l'annonce d'un cessez-le-feu en Libye
La discrétion des autorités turques après l’annonce du cessez-le-feu en Libye étonne d’autant plus qu’Ankara est partie prenante au conflit en tant que principal soutien politique et militaire du Gouvernement d’union nationale basé à Tripoli (GNA).
Dans son communiqué ordonnant l’arrêt des combats, le chef du GNA Fayez al-Sarraj énonce plusieurs demandes, dont la création de zones démilitarisées à Syrte et Joufra, actuellement sous le contrôle des forces de Khalifa Haftar. Leur retrait de ces régions est effectivement perçu à Ankara comme la condition sine qua non d’un cessez-le-feu durable.
L’échec de précédents accords entre les deux parties incite sans doute la Turquie à soutenir avec prudence cette nouvelle annonce. Le ministre de l’Intérieur du GNA, Fathi Bashagha, a toutefois affirmé que ce cessez-le-feu n’aurait jamais pu voir le jour sans l’appui de la Turquie. Il a également salué les efforts du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis.
En Turquie, certains observateurs appellent aussi à la prudence face à un accord qu’ils soupçonnent d’avoir été piloté par Washington. Ils s’inquiètent notamment de ses conséquences sur les intérêts de la Turquie en Méditerranée orientale, où Ankara se prévaut d’un accord maritime avec Tripoli pour mener des recherches d’hydrocarbures.