Pourquoi la revue géopolitique française « Carto, le Monde en cartes », a-t-elle choisi de mettre en vedette le président al-Sissi à la une?
J’ai été surpris de voir en haut de la première page de la revue « Carto, le Monde en cartes » spécialisée en recherches géopolitiques une photo satellite de l’Egypte avec en titre principal : « l’Egypte d’al-Sissi » et en titre secondaire : « la renaissance d’une grande nation ». En effet, les vacances d’été et la crise du coronavirus ont détourné l’attention des Français de la politique étrangère. Mais la revue française, fondée il y a dix ans, a voulu faire d’une pierre deux coups : profiter des provocations de la marine turque contre les pays de la Méditerranée orientale en particulier l’Egypte et la Grèce, et présenter le projet du Grand Musée égyptien, qui enflamme l’imagination des Français, qui se considèrent à juste titre comme les fondateurs de l’égyptologie, depuis que le génial Champollion a pu déchiffrer la langue des anciens Egyptiens.
La revue française a consacré de longs chapitres aux divers aspects de la renaissance que dirige le président al-Sissi, dans des domaines comme l’économie, la construction de villes, le tourisme, ou la politique étrangère.
La revue affirme que Le Caire, centre du monde arabe, se prépare à changer de visage pour devenir une ville moderne et ouverte sur le monde. Et d’ajouter que les richesses fabuleuses de l’Egypte lui permettront de passer en tête des nations, et que le pouvoir égyptien actuel œuvre à cela de façon scientifique.
Et de fait, la concordance de vues entre les deux pays sur de nombreux dossiers de politique étrangère comme le dossier libyen, celui de la lutte antiterroriste ou de la coopération sécuritaire, économique et militaire, a atteint un niveau inégalé en dépassant même la coopération qui existait à l’époque des présidents défunts Jacques Chirac et Hosni Moubarak.
Et c’est peut-être l’existence d’une opinion publique française nouvelle mieux à même de comprendre les données internes de l’Egypte grâce à des centres de recherches sérieux comme le Centre d’Etudes du Moyen-Orient à Paris (CEMO) fondé il y a trois ans –soit parallèlement à l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron – par le parlementaire et le penseur égyptien Dr Abdelrahim Ali, et ses contacts étendus avec les réseaux médiatiques et culturels de la capitale française, qui a permis à cette opinion publique de mieux comprendre la situation de l’Egypte et ses spécificités au sein d’une région dont la situation politique et militaire peut exploser à tout moment.
Il faut citer aussi des sites politiques sérieux et des institutions françaises qui coopèrent avec l’Egypte et le CEMO dans un esprit ouvert et réceptif, comme l’Institut du monde arabe et les sites Atlantico, Geo News, Kozor et autres. Félicitations à la revue Carto et aux plumes éclairées qui ont contribué à ce numéro.
Nous n’en sommes qu’au début et voyons la lumière au bout du tunnel.