Libye – Ismail Hakki Pekin : « Ankara ne veut pas d’un pays divisé »
Ismail
Hakki Pekin, ancien chef du renseignement de l’état-major turc entre 2007 et
2011, revient pour Jeune Afrique sur les tensions en Libye et en Méditerranée
orientale.
Le dossier libyen évoluerait-il enfin dans
le bon sens après plus d’une année d’escalade militaire ? Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement
d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et Aguila Saleh,
président de la Chambre des représentants à Benghazi ont annoncé vendredi 21 août un accord de
cessez-le-feu.
Une décision qui intervient quelques jours
après l’annonce de la reprise de la production sur les sites pétroliers de
l’Est libyen. Si l’annonce a été chaudement saluée par l’ONU, des incertitudes
demeurent sur les détails de l’accord. Et surtout sur la capacité des deux
dirigeants libyens à le faire accepter par leur camp.
Le général Ismail Hakki Pekin, patron des
renseignements militaires turcs entre 2007 et 2011 veut lui aussi croire – avec
des réserves – à la possibilité d’une reprise du processus politique. Retraité
depuis 2012, il a gravi tous les échelons de l’armée turque, depuis l’école
d’infanterie en 1973 jusqu’à sa promotion au grade de lieutenant-général en
2006.
Lui qui a rejoint le parti Vatan –
formation qui regroupe militants de la gauche nationaliste et kémalistes – et a
été mêlé à l’affaire
Ergenekon, (des militaires,
fonctionnaires et personnalités sont accusés en 2009 d’avoir tenté de renverser
le gouvernement de l’AKP, ndlr), symbolise la nouvelle relation entre Recep
Tayyip Erdogan et la vieille garde des militaires kémalistes, qui soutient
globalement la politique extérieure turque, notamment depuis la tentative
manquée de putsch en 2016.