Mali : une délégation ouest-africaine à la rencontre de la junte, cinq jours après le coup d’Etat
Une délégation ouest-africaine est arrivée à Bamako, samedi 22 août, où elle s’est brièvement entretenue avec les dirigeants de la junte qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, avant de rencontrer l’ancien président dans la capitale.
Les envoyés de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont été reçus au ministère de la défense par les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), dont le nouvel homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Après une trentaine de minutes d’entretien, la délégation conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan et qui veut « assurer le retour immédiat de l’ordre constitutionnel » est repartie sans faire de déclaration.
« C’est une rencontre officielle de prise de contact. Il y en aura d’autres, pas forcément médiatisées, mais déjà, nous avons une bonne impression de cette mission de la Cédéao », a indiqué à l’AFP une source proche des putschistes, après la réunion. « Nous avons compris que des chefs d’Etat, comme l’Ivoirien Alassane Ouattara, travaillent pour une décrispation, pour une solution pacifique, même s’ils ont fermement condamné notre prise de pouvoir. Nous sommes ouverts aux discussions », a ajouté cette source.
Promesse d’une « transition politique »
Elu en 2013 et réélu en 2018, le président Keïta était fortement contesté dans la rue à l’appel d’un mouvement d’opposition hétéroclite qui réclamait sa démission depuis le printemps. Dénoncé par la communauté internationale, le coup d’Etat militaire du 18 août n’a suscité aucune opposition notable à Bamako. Les Maliens ont repris leurs activités dès le lendemain du putsch et la télévision nationale, l’ORTM, poursuit ses programmes.
Les militaires au pouvoir, qui ont promis de mettre en place une « transition politique », ont été acclamés vendredi par des milliers de partisans de l’opposition, qui réclamaient depuis trois mois le départ du chef de l’Etat.