Coronavirus en France : faut-il s'inquiéter ?
Un paradoxe est visible depuis plusieurs semaines : les indicateurs témoignent d'une circulation accrue du coronavirus en France, tandis que la situation reste relativement stable dans les hôpitaux. Plus de 4 500 nouveaux cas positifs au coronavirus ont été détectés quotidiennement jeudi 20 et vendredi 21 août, des chiffres inédits depuis mai, selon Santé publique France (SPF). Depuis plusieurs semaines, cet indicateur est en augmentation régulière (+ 43 % la semaine dernière, + 39 % la précédente), alors que le taux de dépistage est « stable », observe l'agence sanitaire, qui fait état dans son dernier bulletin d'un doublement des cas tous les 17 jours.
Autres marqueurs de la « forte progression de la circulation du virus » : le nombre de nouveaux foyers de cas groupés (« clusters ») est « toujours en augmentation » et le taux de reproduction (dit « R ») se situe autour de 1,3 depuis fin juillet. Ce chiffre désigne le nombre moyen de personnes infectées par chaque porteur du virus. Lorsqu'il est au-dessus de 1, l'épidémie se développe. Résultat : sept départements sont désormais considérés comme en « vulnérabilité élevée » face à l'épidémie et 31, en vulnérabilité « modérée ».
Des signes positifs
Le nombre de cas détectés la semaine dernière (environ 16 800) est supérieur à ce qu'il était mi-mars, au début du confinement. Difficile, pourtant, de comparer : on effectuait alors peu de tests, et principalement sur des patients atteints de formes graves, alors qu'on en réalise aujourd'hui près de 700 000 par semaine et que plus de la moitié des tests positifs concerne des personnes sans aucun symptôme. Autre argument des plus optimistes : le nombre de nouvelles contaminations augmente depuis plusieurs semaines, mais on n'observe pas d'évolution notable du nombre des personnes hospitalisées ou en réanimation.