Liesse dans les rues de Bamako après le départ du président malien Ibrahim Boubacar Keïta
Ils célèbrent « la victoire du
peuple ». Vendredi 21 août, des milliers de partisans de
l’opposition se sont réunis dans le centre de Bamako, pour fêter le départ
d’Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013, trois jours après un coup
d’Etat militaire dénoncé par la communauté internationale.
A l’appel de la coalition d’opposition du
M5-RFP, les manifestants se sont rassemblés au son des vuvuzelas sur la place
de l’Indépendance, épicentre depuis plusieurs mois de la contestation du
pouvoir du président Keïta, dit IBK, ont constaté des journalistes de l’Agence
France-Presse (AFP).Entourés de militaires en armes, Malick Diaw, numéro deux
du « Comité national pour le salut du peuple » (CNSP)
mis en place par les putschistes, ou encore leur porte-parole, le colonel-major
Ismaël Wagué, ont été accueillis sous les youyous. « Nous sommes
venus (…) remercier le peuple malien pour son soutien. Nous n’avons fait que
parachever le travail que vous aviez commencé », a lancé à la foule
enthousiaste Ismael Wagué, après avoir expliqué par « un
empêchement de dernière minute » l’absence du chef de la junte et
nouvel homme fort du Mali, le colonel Assimi Goïta, 37 ans.
« Nous avons des Maliens qui ont pris
leurs responsabilités »
Les militaires ont ensuite laissé la place
aux dirigeants de cette coalition hétéroclite qui avait appelé au rassemblement
de vendredi. Ceux-ci ont salué l’intervention des militaires: « il
n’y a pas de coup d’Etat, il n’y a pas de junte, nous avons des Maliens qui ont
pris leurs responsabilités », expliqué l’un de ces dirigeants, Mohamed
Aly Bathily.
L’influent imam Mahmoud Dicko, figure
morale dont le rôle a été crucial dans la mobilisation anti-IBK, a lui annoncé
à la foule retourner « à la mosquée », avant de remercier
les militaires putschistes et d’appeler à « chasser les démons de
la division ».
L’opposition s’est félicitée du coup d’Etat
de mardi, estimant qu’il avait « parachevé » sa
lutte, et s’est dite prête à élaborer avec la junte une transition politique,
que les militaires affirment vouloir de courte durée.