Permis au Qatar et à la Turquie et interdit aux Emirats: la position contradictoire du Hamas concernant les accords avec Israël
Le mouvement Hamas a annoncé son rejet de l’accord émirati avec Israël en le qualifiant de « récompense gratuite octroyée à l’occupation ». C’est ainsi que le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré dans un communiqué que la normalisation par les Emirats de leurs relations avec Israël était une trahison des combats du peuple palestinien.
Pourquoi donc ce rejet de l’accord alors que le Hamas s’est jeté dans les bras de la Turquie et du Qatar dont les relations avec Israël sont encore plus fortes ?
Il faut dire à ce propos que lorsque le Hamas a décidé en 2012 de transférer son bureau permanent de Damas à Istanbul, il connaissait bien la solidité des relations turco-israéliennes, et donc la difficulté pour les Israéliens d’arrêter ses chefs sur le territoire turc.
C’est pourquoi le Hamas n’a jamais condamné les accords de normalisation entre la Turquie et Israël, préférant garder le silence en contrepartie de la poursuite du fonctionnement de son bureau permanent à Istanbul et de sa possibilité de profiter de certains investissements turcs.
Le Hamas n’a pas non plus objecté à l’accord turco-israélien de réconciliation en 2016, à la différence des autres factions palestiniennes, malgré les dommages subis par le mouvement suite à ce rapprochement, du fait des conditions imposées par Israël à la Turquie pour limiter le rôle du Hamas sur son territoire.
Quant aux aides du Qatar octroyées au Hamas, elles ont contribué, selon les termes mêmes du premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, à maintenir Gaza séparé de la Cisjordanie, reconnaissant ainsi le rôle du Qatar dans la limitation du rôle du Hamas. Et en mars dernier, Netanyahu a envoyé le chef du Mossad et le chef du commandement sud de
l’armée israélienne à Doha pour discuter de la poursuite de l’aide qatarie au Hamas.
Tout cela explique que le Hamas ait accepté les bonnes relations de la Turquie et du Qatar avec Israël, alors qu’il condamne aujourd’hui la décision de normalisation des Emirats.