Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Méditerranée orientale, Libye : pourquoi la tension monte entre la France et la Turquie

samedi 15/août/2020 - 01:53
La Reference
طباعة

Entre la Turquie et la France, les relations diplomatiques se tendent. Les deux pays s'opposent notamment en Méditerranée orientale, où Paris a renforcé sa présence militaire en soutien de la Grèce. En réaction, Ankara accuse Paris de se comporter "comme un caïd" et "d'accentuer les tensions".

La France se comporte "comme un caïd" en Méditerranée. Voici les accusations portées par le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, après le renforcement de la présence militaire française dans cette zone où la Turquie et la Grèce s'opposent sur une zone maritime contestée. Ces déclarations fortes interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre Ankara et Paris. Méditerranée orientale, Libye, Syrie… Les deux puissances ne cessent d'être en désaccord sur de nombreux sujets. On vous explique pourquoi.  

La France défend la Grèce

La France a renforcé sa présence militaire en Méditerranée orientale, jeudi, avec le déploiement "temporaire" de deux chasseurs Rafale en Crète et deux navires de guerre (la frégate La Fayette et le porte-hélicoptères Tonnerre, en route vers Beyrouth), en soutien à la Grèce, face à la Turquie. Dans cette zone contestée, riche en gisements d'hydrocarbures, Ankara et Athènes, qui sont en désaccord sur leurs frontières maritimes, s'opposent régulièrement. Lundi, les tensions sont encore montées d'un cran lorsque le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé l'envoi d'un navire de recherche sismique, "Oruç Reis", utilisé pour trouver des hydrocarbures, escorté par des bâtiments militaires.

La Grèce a dénoncé des recherches illégales dans ses eaux et exigé un sommet d'urgence de l'Union européenne sur le sujet. Emmanuel Macron a déploré mercredi "les tensions provoquées par les décisions unilatérales de la Turquie en matière d'exploration pétrolière". Il a aussi appelé à une "plus grande concertation" entre Ankara et Athènes sous médiation allemande. Le déploiement militaire français a ensuite été décidé pour marquer sa volonté de "faire respecter le droit international".

"La France, en particulier, devrait cesser de prendre des mesures qui accentuent les tensions. Ils n'obtiendront rien en se comportant comme des caïds", a réagi vendredi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse avec son homologue suisse à Genève.

Des attaques réciproques 

Entre les deux pays, les condamnations sont récurrentes. Paris a demandé jeudi que "toute la lumière" soit faite sur un tir de drone turc dans lequel deux gradés de haut rang irakiens ont été tués, mardi. L'armée turque, qui procède depuis des semaines à des frappes aériennes contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, opposition kurde en Turquie), estime être dans son droit face à ce qu'elle considère comme une organisation "terroriste".

                
"