Les signatures d’accords économiques et commerciaux entre
Ankara et Tripoli se multiplient. Ce Jeudi 13 août, la ministre turque du
commerce Ruhsar Pekcan a indiqué que son pays a signé « des accords économiques
et commerciales très importantes avec le gouvernement Sarraj ». C’était lors
d’une conférence de presse conjointe avec le ministre libyen de la
Planification Tahar Jouhaimi à Ankara. Ils avaient signé un accord portant sur
la reprise de nombreux projets des sociétés turques suspendus en raison de la
situation sécuritaire en Libye. Un autre accord signé plus tôt et qui permet à
une société turque de contrôler de l’importation vers le port de Tripoli,
provoque l’inquiétude.
Basée à Istanbul, SCK appartient à l’homme
d’affaires Mehmet Kocabasa, un ami du président Erdogan. Cette entreprise
turque est désormais chargée par le gouvernement d'union nationale (GNA) à
Tripoli du suivi des importations maritimes vers le port de la capitale pour le
compte de la douane libyenne.
Autrement dit, SCK devra concevoir, de gérer
et contrôler à travers un programme électronique la provenance et la quantité
de tous les produits transportés vers ce port. Un suivi normalement assuré par
des sociétés locales et non pas étrangères.
Selon les documents qui ont fuité dans la
presse, c’est le ministre libyen des Finances Faraj Boumtari qui a signé le
mandat accordé à la société turque, pour une durée de huit ans renouvelable.
Souveraineté libyenne
Cet accord suscite l’inquiétude à Tripoli,
notamment celle de l’Union des chambres de commerces et de la Chambre de
transport commercial libyen. D’autres voix proches du pouvoir critiquent
timidement cet accord, tout en gardant l’anonymat et en expliquant que la
souveraineté libyenne n'est pas respectée.
Selon plusieurs experts, l’intervention
militaire turque en Libye est directement liée aux plans économiques d’Ankara
pour la région.