Liban : un ancien haut-fonctionnaire raconte la corruption au cœur du pouvoir
Le Liban est plongé dans une crise financière sans précédent. Pour la première fois de son histoire, le pays est en défaut de paiement, la monnaie nationale a perdu 80 % de sa valeur et la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. À l’origine de cet effondrement économique, une oligarchie qui a dépouillé l’État de ses moyens financiers.
À 52 ans, Alain Bifani a renoncé fin juin à son poste de directeur général du ministère des Finances, plus d'un mois avant l'explosion qui a ravagé Beyrouth et la démission du gouvernement. Après vingt années dans l'administration, au beau milieu des négociations ouvertes avec le Fonds monétaire international (FMI), le haut fonctionnaire a jeté l'éponge. "Tout le monde allait dans le mauvais sens, abdiquait ses responsabilités", déplore-t-il.
Il revient aujourd'hui sur son expérience passée au cœur de l’administration et livre quelques pistes pour que Liban remonte la pente.