Publié par CEMO Centre - Paris
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Accord historique entre Israël et les Émirats arabes unis

vendredi 14/août/2020 - 02:30
La Reference
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Après l'Égyptien Anouar el-Sadate en 1979 et le roi Hussein de Jordanie en 1994, le prince hériter des Émirats arabes unis est le troisième dirigeant de la région à approuver la « pleine normalisation » des relations entre son pays et l'État d'Israël. Cette décision historique a été annoncée jeudi, sous la forme d'un communiqué à en-tête de la Maison-Blanche, par le président Donald Trump, le premier ministre Benyamin Nétanyahou et le cheikh Mohammed Ben Zayed.

Des délégations des deux pays se rencontreront « dans les prochaines semaines » afin de préparer l'ouverture d'ambassades et de signer des accords bilatéraux dans divers domaines dont le tourisme, le transport aérien, la sécurité, l'énergie ou l'environnement. Le gouvernement israélien, qui allège ainsi son isolement diplomatique dans la région, a accepté en contrepartie de « reporter » son projet d'annexer une partie des colonies juives de Cisjordanie.

Cet accord, qualifié par Abu Dhabi de « victoire » et par Benyamin Nétanyahou d'« historique pour l'État d'Israël », marque, selon le secrétaire d'État Mike Pompeo, « un pas significatif pour la paix au Moyen-Orient ». Il s'agit incontestablement d'un succès pour le président américain, dont les différentes initiatives sur le dossier israélo-palestinien n'avaient jusqu'à présent guère livré de fruits.

Un saut dans l'inconnu

Le déplacement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, la mise sous pression des Palestiniens, le quasi-blanc-seing donné à la colonisation israélienne puis la présentation d'une « Vision pour la paix » largement perçue comme biaisée en faveur de l'État hébreu n'avaient abouti qu'à braquer l'Autorité présidée par Mahmoud Abbas. Et les multiples « cadeaux » concédés à Benyamin Nétanyahou semblaient plutôt compliquer la tâche de pays qui, à l'image de l'Arabie saoudite ou des Émirats arabes unis, rêvaient d'une normalisation sans pour autant vouloir donner le sentiment de sacrifier les Palestiniens.

L'annonce d'un tel accord entre Israël et Abu Dhabi résonne avant tout comme un symbole éclatant. Les pays arabes, entrés en guerre en 1948 pour tenter de tuer dans l'œuf l'État hébreu, ont par la suite refusé de reconnaître son existence - si bien qu'un grand nombre de ces États s'oppose aujourd'hui encore au survol de leur territoire par la compagnie El Al. Ce front du rejet se fissura certes en 1979, lorsque l'Égypte accepta de faire la paix en échange de la restitution de la péninsule du Sinaï conquise en juin 1967 par l'armée israélienne. Ou encore en 1994, lorsque la signature des accords d'Oslo créa les conditions pour que le roi de Jordanie normalise à son tour les relations avec son voisin. Mais la plupart des autres capitales arabes continuaient, jusqu'à l'élection de Donald Trump, à exiger la restitution des territoires conquis durant la guerre des Six-Jours (Jérusalem, Cisjordanie et bande de Gaza) avant d'envisager une réconciliation officielle.               

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