Ankara va-t-elle répéter la catastrophe de Beyrouth à Misrata?
Le 10 janvier 2018, la Grèce annonçait la saisie d’un bateau turc, en affirmant qu’il se dirigeait vers la Libye chargé de 29 caisses dont certaines contenaient du nitrate d’ammonium, utilisé pour la fabrication d’explosifs.
Quelque deux ans plus tard, le 4 août 2020, c’est cette même matière qui était responsable de l’explosion du port de Beyrouth, qui a entraîné la mort de centaines de personnes et plus de 5000 blessés.
Depuis l’explosion de Beyrouth, des voix s’élèvent en Libye pour accuser la Turquie de menacer la sécurité du pays après avoir envoyé un navire qui aurait pu provoquer à Misrata ce qui s’est produit à Beyrouth.
Dans un article sous le titre « Le nitrate d’ammonium : le combustible de l’Enfer dont la Grèce a sauvé Misrata en lui évitant un destin semblable à celui de Beyrouth », publié le 6 août dernier, la revue libyenne al-Marsad a affirmé que Misrata aurait subi des dommages analogues à ceux de Beyrouth si le navire avait mouillé au large de cette ville et qu’une erreur était survenue dans le stockage des caisses.
Pourtant la politique turque vis-à-vis de la Libye, qui consiste à envoyer des groupes armés en soutien au gouvernement d’entente et à ses milices, par le biais d’une ligne maritime reconnue par la Turquie et ce gouvernement, laisse supposer que cette dernière a pu envoyer des cargaisons d’explosifs semblables étant ainsi entrés en Libye ou qu’elle pourrait le faire dans l’avenir.
Quant au député libyen Mohammad Amer al-Abani, il n’exclut pas que Misrata puisse connaître la même expérience que Beyrouth, étant donné le fait que la Turquie et les Frères sont impliqués dans le conflit en Libye par l’envoi d’armes et de mercenaires.