Publié par CEMO Centre - Paris
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Au Liban, des élections anticipées pour « sortir de la crise structurelle »

mardi 11/août/2020 - 01:17
La Reference
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Six jours après l’explosion qui a dévasté Beyrouth, la colère d’une large partie de la population libanaise contre ses dirigeants, après des mois de crise politique et économique, est plus que jamais ravivée. Dimanche 9 août, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans la capitale, entraînant la démission successive de quatre ministres – information, environnement, justice et finances.

L’explosion, mardi, dans un entrepôt du port de la capitale, a fait au moins 158 morts, plus de 6 000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri. L’espoir de retrouver des survivants s’amenuise, a annoncé, dimanche, l’armée libanaise.

Nouvelles manifestations

La dévastation provoquée par l’explosion est la catastrophe de trop pour les Libanais. Le pays est plongé depuis plusieurs mois dans une très grave crise économique, marquée par une dépréciation inédite de sa monnaie (la livre libanaise), une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques.

Samedi, des milliers de protestataires ont défilé dans le centre-ville de Beyrouth. Menés par des officiers à la retraite, ils ont pris d’assaut le siège du ministère des affaires étrangères, le proclamant « quartier général de la révolution », comme le montre le tweet de la correspondante du quotidien britannique The Independent au Moyen-Orient.

Des nouveaux heurts ont éclaté dimanche soir dans le centre de la capitale entre les forces de l’ordre et un groupe de manifestants. Sur une avenue menant au Parlement, les manifestants ont jeté des pierres et tiré des feux d’artifice en direction de la police qui a répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes pour tenter de les disperser.

Elections anticipées et démissions de ministres

Le premier ministre, Hassan Diab, a annoncé à la télévision, dans la soirée de samedi, qu’il allait proposer des élections parlementaires anticipées, estimant qu’elles seules pouvaient « permettre de sortir de la crise structurelle ». Il s’est dit prêt à rester au pouvoir « pendant deux mois », le temps que les forces politiques s’entendent à ce sujet.

Le chef du gouvernement, qui a formé son cabinet en janvier après la démission de Saad Hariri à la fin d’octobre sous la pression d’un mouvement de protestation populaire, a déclaré qu’il soumettrait sa proposition lundi au conseil des ministres.

Dès dimanche, la ministre de l’information, Manal Abdel Samad, a annoncé son départ du gouvernement. « Je m’excuse auprès des Libanais, nous n’avons pas pu répondre à leurs attentes », a-t-elle déclaré lors d’une brève allocution télévisée.

 


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