Le plan suspect de l’axe qataro-turc en Libye
Des observateurs ont supposé que la visite récente du ministre turc de la Défense Hulusi Akar au Qatar était liée au dossier libyen, qui est témoin de développements nouveaux sur les plans politique et militaire.
Notons que cette visite intervient le lendemain de la publication par le Pentagone américain d’un rapport révélant que la Turquie a envoyé entre 3500 et 3800 combattants pour soutenir les milices du gouvernement d’entente, en allusion aux mercenaires syriens envoyés en Libye. Or, ce rapport est publié à un moment où les appels
internationaux condamnant l’intervention turque en Libye se multiplient.
Certains estiment que cette visite pourrait être liée à un changement de position de la Turquie, qui souhaiterait remplacer les mercenaires syriens par d’autres nationalités.
En effet, Doha a toujours été une base d’entraînement de mercenaires somaliens pour les distribuer entre les diverses régions de conflit au Moyen-Orient.
Et en août dernier, un rapport de presse a révélé que nombre d’officiers des renseignements somaliens avaient subi des entraînements à Doha, ce qui a été considéré comme une ingérence qatarie dans les services de sécurité des pays de la Corne de l’Afrique.
Et la Turquie examine maintenant d’autres options, dont l’envoi d’officiers somaliens pour soutenir le gouvernement d’entente nationale en Libye.
Par ailleurs, la Turquie utilise le chantage contre les pays qui s’opposent à ses activités illégales, comme avec le dossier des réfugiés, qui lui sert pour menacer l’Union européenne en cas de critiques contre les politiques d’Erdogan.
La visite d’Akar au Qatar s’inscrit donc dans le cadre du renforcement du soutien turc à al-Sarraj et de la présence turque en Libye, dans le but de mettre la main sur les richesses en gaz et en pétrole de la zone méditerranéenne.