Ismaïl Abuzreiba n'a pas porté les armes, il n'est pas milicien et il n'a pas participé à la violence qui secoue le pays ; toute la presse locale le relaie. Pourtant, c'est devant un tribunal militaire, à Benghazi qu’il a comparu en mai. La date de son jugement n'a été communiquée à son avocat que la semaine passé. Il n'a pas pu donc l’accompagner.
Ismaïl Abuzreiba a été enlevé par les forces de Khalifa Haftar dans sa ville natale d’Ajdabya en décembre 2018 alors qu'il couvrait une activité culturelle pour un média local.
Son avocat informé a posteriori affirme qu’aucune preuve n'a été apportée sur les 11 chefs d'accusations qui pèsent contre lui dont « soutien au terrorisme ».
Un jugement inédit
Pour Mohamad al Najem, responsable au centre libyen pour la liberté de la presse, ce jugement est « injuste et n’obéit à aucune règle de droits judiciaires pour les accusés. C'est inédit en Libye » regrette-t-il avant de mentionner : « la Libye est malheureusement influencée par le voisin égyptien où des civils passent devant les tribunaux militaires au nom de la lutte contre le terrorisme ». De son côté, la mission de l’ONU en Libye demande sa « libération immédiate ».