Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Libye : qui d’autre que l’Europe pour stabiliser la région ?

samedi 08/août/2020 - 12:49
La Reference
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Parmi les acteurs stratégiques de la Méditerranée orientale, qui a véritablement intérêt à stabiliser de la Libye ? Les États-Unis ? Ils sont absorbés par d’autres préoccupations. Les Russes  ? Leur position reste ambiguë : une Méditerranée tendue est une Méditerranée où ils peuvent agir. Les Turcs, quant à eux, poussent leur avantage pour se constituer une sphère d’influence et une zone d’intérêt économique – et surtout pour bousculer les rapports de forces locaux. Ils n'hésitent d'ailleurs pas à hausser le ton face à la France, alors que les deux pays s’accusent mutuellement de se livrer « à un jeu dangereux » en Libye.

En fait, seuls les Européens souhaitent véritablement la stabilisation et la fin d’une guerre civile entamée en 2014. Il en va de leurs intérêts et de la protection de leur territoire. Mais en auront-ils la volonté ? La Libye est un test pour l’autonomie stratégique européenne tant annoncée.

Un état de conflit armé ne se stabilise que de trois façons : soit par la victoire totale d’un des adversaires en présence ; soit par un équilibre stratégique accepté par les belligérants et sanctionné par un traité d’armistice puis de paix ; soit, enfin, par l’équilibre des forces. Autrement dit, une guerre trouve son issue soit dans une Pax Romana où l’un des adversaires domine, anéantit ou absorbe l’autre ; soit dans les Traités de Westphalie par lesquels, en 1648, les États européens constatent l’incapacité de chacun à établir un empire ; soit par un équilibre de la terreur comme durant la Guerre froide.

Une guerre civile dilatée en conflit régional

En Libye aujourd’hui, les perspectives de stabilisation du conflit paraissent aussi éloignées qu’au début de la reprise des hostilités en 2014. En effet, aucun des belligérants n’est capable de s’imposer et de rétablir par ses propres forces « le monopole de la violence légitime » et l’unité du pays. La Libye reste plus que jamais clivée entre tribus rivales et entre groupes d’intérêt en compétition.

À l’est, le gouvernement dit de Tobrouk, dominé par le général Haftar, a subi une série de défaites durant les premiers mois de 2020, malgré le soutien très actif des Émirats arabes unis et de la société militaire privée russe Wagner ; à l’ouest, le gouvernement dit GNA (pour Government of National Accord) de Fayez al-Sarraj est loin d’avoir remporté une victoire complète au premier semestre malgré l’appui des forces armées turques.


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