Publié par CEMO Centre - Paris
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Change : la livre de la Turquie à un plus bas record face au dollar, les marchés inquiets

samedi 08/août/2020 - 12:37
La Reference
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La livre turque semble être en perdition. La devise de la Turquie a atteint un plus bas historique face au dollar, à 7,27 contre le billet vert, essuyant une perte supérieure à 3% depuis le début de la journée. Le précédent record était de 7,24 livres turques contre un billet vert, atteint en mai dernier. La devise turque a aussi enregistré son plus faible niveau historique contre l'euro, s'échangeant à près de 8,6 contre la monnaie européenne. Cette nouvelle dégringolade intervient alors que les marchés s'inquiètent de la fonte des réserves en devises étrangères de la Banque centrale turque, qui semble avoir dépensé sans compter ces derniers mois pour soutenir la monnaie nationale. Les banques publiques ont également été poussées à vendre des dollars pour aider la livre.

En plus d'alimenter l'inflation, l'affaiblissement de la livre alourdit le fardeau déjà écrasant de la dette, libellée en devises étrangères, qui pèse sur de nombreuses entreprises turques. Ces inquiétudes s'ajoutent à celles qui existent sur les capacités de l'économie turque à se relever de la pandémie de Covid-19, qui a frappé alors que le pays se relevait à peine de sa première récession en une décennie. L'épidémie a notamment heurté de plein fouet le tourisme, un secteur vital pour l'économie turque.

La chute de la livre illustre aussi la défiance accentuée ces dernières années entre les marchés et Ankara, notamment depuis une tentative de putsch en 2016 qui a été suivie d'une ferme reprise en main des affaires économiques par le président Recep Tayyip Erdogan. Ainsi, les baisses répétées du principal taux directeur de la Banque centrale depuis un an ont stupéfié les économistes, qui l'exhortent au contraire à relever ses taux pour contrer l'inflation.

Cette dernière s'élève actuellement à 11,76% en rythme annuel. Le président Erdogan s'oppose fermement à toute hausse des taux d'intérêt, qu'il a une fois qualifié de "mère et père de tous les maux".


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