Publié par CEMO Centre - Paris
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Entre la France et le Liban, la couleur des sentiments

vendredi 07/août/2020 - 03:39
La Reference
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Entre la France et le Liban, la relation échappe à toutes les normes attendues. Ce qui les attache l’une à l’autre ne relève ni seulement de la diplomatie, ni seulement de la stratégie, ni seulement de l’économie, ni seulement de la politique. « Parce que c’est vous, parce que c’est nous », a dit Emmanuel Macron, jeudi 6 août, en arrivant à Beyrouth. Pourquoi a-t-il été le premier chef d’Etat occidental à manifester sur place sa solidarité avec ce pays meurtri ? Les histoires d’amour ne s’expliquent pas toujours.

Retour quelques décennies en arrière. Le 24 octobre 1983, François Mitterrand est dans la capitale libanaise. Il est le premier président de la Ve République à faire ce voyage. Au beau milieu des guerres du Liban, le chef d’Etat vient rendre hommage à 58 parachutistes français, membres d’une force d’interposition internationale, tués la veille dans l’attentat contre le Drakkar, l’immeuble où ils étaient logés à Beyrouth. Deux minutes avant cette attaque, une camionnette piégée explosait devant le bâtiment hébergeant des soldats américains membres de cette même force. 241 marines sont morts, mais son homologue américain, Ronald Reagan, lui, est resté à Washington.

Le 16 février 2005, le président Jacques Chirac, costume sombre, visage fermé, est l’unique chef d’Etat occidental convié à Beyrouth à l’enterrement de Rafic Hariri, ancien premier ministre libanais. « Je suis venu rendre hommage à un homme qui était mon ami, dit-il, un homme qui a incarné la volonté d’indépendance, de liberté et de démocratie du Liban. » Chirac restera proche de la famille Hariri. Il reçoit souvent Saad, le fils de Rafic, quand celui-ci devient, à son tour, le chef du gouvernement libanais. Ayant quitté l’Elysée, l’ancien président français est hébergé pendant huit ans dans un grand appartement de la famille Hariri, à Paris. Et, comme une sorte de passage obligé, les successeurs de Chirac font tous, sans exception, le voyage de Beyrouth.


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